J’ai dit souvent que, pour moi, un bon resto va au-delà de sa bouffe. Pour moi, un bon resto est un lieu où le design, la musique, les gens, la nourriture et le service (en fait, surtout le service. Je pardonne un plat moyen plus qu’un service moyen) s’allient pour créer une espèce de petite bulle de bonheur. Une bulle de bonheur qui, aujourd’hui, s’appelle Mangiafoco et a élu domicile à l’angle des rues St-Paul et St-Sulpice, dans le Vieux-Montréal (juste à côté de mon ex-chez moi. Maususse.).
Petite mise en contexte. Jeudi soir, je retrouve mon amoureux pour quelques huîtres et des bulles chez Philémon, un bar que j’ai vu grandir et que j’affectionne particulièrement. Ça faisait plusieurs mois que je savais que les proprios planifiaient ouvrir une pizzeria à côté et comme celle-ci est enfin ouverte, j’ai suggéré à mon doux demi (c’est ça, hein, le masculin de douce moitié? ;-p) qu’on aille y casser la croûte. Et quelle croûte!
Une salle à manger spectaculaire
D’abord, je ne peux parler de Mangiafoco sans parler du spectaculaire design de Bruno Braën qui, encore une fois, démontre son génie un peu fou: les pizzas arrivent de la cuisine sur un convoyeur, les fines herbes poussent sur une plateforme suspendue au-dessus de la cuisine, les banquettes pour deux semblent être suspendues, la plonge est à la vue des dîneurs et plusieurs petits îlots accueillent les tables. Vraiment difficile à décrire et les photos que j’ai ne rendent pas justice au lieu. Faut y aller.
Le bonheur est dans la simplicité
On commence la soirée avec une entrée de calmars frits. Ils sont parfaitement cuits et très bien assaisonnés. Rien à redire. La suite?
Tsé, parfois, on n’a pas le goût de se tapper 1000 services avec des fleurs dans les assiettes. Parfois, on a le goût d’une bonne pizz. Entre vous et moi, il n’y a pas grand chose de meilleur qu’une pizza quand elle est bien faite. Mangiafoco et son chef, Jean-Cédric Morency, semblent avoir compris ça. Nous choisissons deux pizzas: une aux champignons sauvages et à la truffe et l’autre, au chorizo. Je suis très excitée à l’idée d’y goûter puisque Olivier, le gérant, m’a fait visiter la cuisine. Y’a quelque chose de très sexy dans un vrai four à bois, je trouve.
La pizza aux champignons est d’une simplicité désarmante et, pourtant, très fine. Délicate. SI bonne. On y retrouve de généreux morceaux de shitakes, morilles et autres savoureux champignons, le tout arrosé de juste assez d’huile de truffe (on sait que ça peut être désastreux, trop d’huile de truffe. Pas là.).
La seconde pizza est un peu plus costaude. Sur sa croute quasi parfaite sont combinés ragoût de poivrons, chorizo, aubergines, tomates, roquette et fromage. Les saveurs sont bien équilibrées et le résultat est fort satisfaisant.
On termine la soirée avec un espresso comme il devrait être, fait avec une machine à piston absolument magnifique. D’ailleurs, sous peu, la fenêtre sera ouverte sur St-Paul et on se prendre un espresso au passage, un peu à la manière de La Distributrice.
Une cave bien remplie
Le resto se veut une enoteca, ou bar à vin, en français, et semble prendre ce rôle très au sérieux. Dans le sous-sol se retrouve une magnifique cave à vin très bien remplie, sous la gestion de Mélanie, gentille sommelière. On y a même emménagé un petit bar privé pour ceux qui auraient envie de goûter à des trucs particulièrement cool (et dépenser un peu, itou).
Du service. Point.
Je sens le besoin de consacrer tout un point au service parce que j’y suis très sensible. Je suis de celles qui croient qu’un resto ne peut compter que sur sa bouffe et/ou son design pour non seulement attirer, mais aussi garder sa clientèle. Le service auquel nous avons eu droit chez Mangiafoco était vraiment très pro, sympathique et super agréable. Et ça, ça rend la bulle de bonheur encore plus drôle. Ça et le fait que la cuisine ferme assez tard.
On s’y retrouve?
105 rue St-Paul Ouest, Montréal
514-419-8380