Hosaka-ya: quand oishii ne suffit pas (Québec)

Voici le tout premier billet de la charmante Caroline Décoste, qui collaborera à ce blogue de façon régulière. Bonne lecture! C.

Je n’y suis pas encore une habituée. Certes, à chaque visite, la serveuse nous reconnaît et sait qu’elle n’a plus à nous expliquer le concept de tsumamis (que l’on définit grossièrement comme des tapas japonais, comme si les Espagnols étaient les seuls propriétaires de l’idée). Certes, je connais la carte par cœur, je sais d’avance que mon repas n’en vaut pas la peine si je ne commence pas par mon bol d’edamame. Certes, j’éprouve toujours un petit plaisir de supériorité gastronomique quand j’y emmène des amis se laisser séduire pour la première fois. Mais je n’appelle pas les trois jeunes propriétaires par leur prénom (parce que je l’ignore) et ils ne me connaissent pas assez pour savoir que non, je ne suis pas folle, et oui, leur resto m’emballe vraiment à ce point-là.

Le lieu

Le Hosaka-ya, niché dans un minuscule demi-sous-sol dont l’entrée est à peine perceptible, au cœur même du tranquille quartier de Limoilou, est l’une de ces adresses où, à chaque visite, on se sent un peu plus chez soi. Il est de ces restaurants auxquels on aimerait retourner sans cesse et où, à notre retour, on s’étonne de ne pas y être revenu avant.

La carte est simple : aux côtés de la liste impressionnante de sushis se trouvent le vrai trésor, les tsumamis. Six sont une constante, dont l’edamame, la salade de pieuvre aux sept épices et le kara age, délicieux poulet frit à la japonaise; d’autres sont plus volages, inscrits au tableau noir par le chef selon les arrivages et son inspiration. Chaque fois, je me désole de ne pas retrouver une bouchée qui m’avait plu tout en me réjouissant de goûter une nouveauté qui, je le sais, m’enthousiasmera tout autant.

Au chapitre des habitudes, outre l’edamame, il est impératif de commander les gyozas, petits chef-d’oeuvre de pâte façonnée à la main garnie d’une farce des plus délicates. Ce qui est désagréable avec ces potstickers, c’est d’avoir à les partager. Après, on se laisse tenter par les offrandes passagères, comme ce gohan korokke, une croquette de riz aux deux saumons qui arrache des cris de bonheur de mon fiancé, gourmand gourmet décidément tout aussi ravi que moi.

Ce soir-là, nous avons été sages, même s’il est facile de se laisser emporter. Nous avons laissé de côté les glaces aux parfums délirants quoique délicieux (wasabi, gingembre, sauce soya, matcha, umeboshi [prune salée et feuille de shiso] et azuki [fève rouge sucrée]) pour opter pour une tartelette aux amandes et azuki. Délicate, bien dosée, à peine sucrée, qui pourtant n’égale pas le dorayaki, un dessert de crêpes épaisses en pièce montée garnies de purée d’azuki et de crème fouettée.

Caroline et le chef

Moi qui suis une consommatrice compulsive de cuisine japonaise, surtout celle au-delà des sushis, de la tempura et de la soupe miso, je suis d’avis qu’il ne se fait pas plus précis et savoureux en la matière dans toute la ville de Québec. C’est la simplicité nipponne à son meilleur, avec la chaleur des recettes maternelles interprétées par un trio de joyeux frères lurons qu’il est drôle de regarder se chamailler en toute fraternité.

Non, je n’y suis pas encore une habituée. Mais ça viendra, croyez-moi. Et je sais que je vous y croiserai bientôt…

Hosaka-ya

491, 3e Avenue (coin 5e Rue)

Limoilou (Québec)

*Oishii : exclamation signifiant « délicieux, savoureux ».

Poster un commentaire

Classé dans Bouffe, Caroline, Restos

Laisser un commentaire